La vie d'Adèle - Chapitre 1 et 2

 
Réalisé par Abdellatif Kechiche
  • Résumé

    Âgée de quinze ans, Adèle est convaincue qu'une fille doit rencontrer des garçons et rêve du grand amour. Elle pense l'avoir trouvé en la personne de Thomas, un jeune homme mystérieux, mais sympathique. Elle rencontre le même jour Emma, une jeune femme aux cheveux bleus, et cette rencontre bouleverse totalement sa vie. Emma hante chaque nuit ses rêves et ses désirs les plus intimes. Adèle tente d'ignorer ses sentiments et essaye de se livrer à Thomas, mais elle réalise qu'elle a une attirance pour les filles. Adèle découvre le désir et s'affirme en tant que femme et en tant qu'adulte.

     
    Notre avis

    Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh est une bd qui m'a profondément touchée et émue, quand on a annoncé une adaptation par Kechiche, j'étais très emballée, je l'ai été un peu moins quand j'ai appris que ce serait Léa Seydoux qui allait incarner Emma, cette fille aux cheveux bleus qui bouleverse Clémentine. Et puis il y a eu le changement de titre, le changement de prénom de l'héroïne, la palme d'or à Cannes et les premiers échos tous agrémentés du même conseil : détacher le film du livre, Kechiche s'est librement inspiré parfois un peu trop. C'est donc ce que j'ai essayé de faire, et ce fut dur tant Julie Maroh avait su rendre cette histoire d'amour poignante.

    On suit donc la vie d'Adèle, lycéenne de 15 ans sans histoire, fan de littérature et qui traîne avec sa bande d'amies qui ne pensent qu'à une seule chose...les garçons et le grand amour. Elle pense le trouver lorsqu'elle se met à fréquenter Thomas mais au même moment elle rencontre une jeune fille aux cheveux bleus qui la hante, elle en rêve la nuit, elle devient son fantasme. Adèle couche avec Thomas mais quelque chose lui manque, elle ne sait pas quoi. Son histoire avec lui se termine.

    Valentin, son meilleur ami qui est gay, veut lui changer les idées et l'emmène dans un bar, une fois là bas elle suit un groupe de filles dans un bar lesbien et retrouve son fantasme aux cheveux bleus qui s'appelle Emma. Elles sympathisent, Emma lui apprend plein de choses sur la peinture car elle est aux beaux-arts, Adèle est subjuguée mais Emma a une copine et ça en reste là, avant de partir Adèle indique dans quelle lycée elle va. J'ai trouvé cette scène de rencontre très belle, très juste et pudique, je vais le dire de nombreuses fois mais Adèle D. est exceptionnelle, on ne peut que se mettre à sa place et resentir la même chose quelle, c'est rare.

    Quelques jours plus tard, Emma vient attendre Adèle à la sortie de l'école, et c'est là le premier tournant car Adèle décide de suivre Emma alors que ses amis l'appellent. Elles passent du temps ensemble, Emma dessine Adèle, cette scène là était très belle aussi car Adèle E. dégage une sensualité incroyable tout en gardant un coté enfantin très touchant. Ils ne se passent encore rien entre elles mais elles sont toutes les deux troublées.

    Le lendemain, dans la cour de l'école, c'est la confrontation, une scène révoltante criante de vérité duralnt laquelle une des amies d'Adèle lui dit cette phrase entendue de nombreuses fois "t'es lesbienne et t'es venue dormir chez moi", remettant sur le tapis cette célèbre légende qui veut que nous lesbiennes voulions coucher avec toutes les hétéros de la planète! Et cette manie de vouloir toujours mettre un label sur les gens, bref scène criante de vérité, je m'énervais dans mon siège. Adèle s'en va avec Valentin après avoir agressé son amie... et ensuite? et bien c'est la dernière scène au lycée, et là j'ai un problème car j'aurais aimé voir la suite.

    Mais on avance dans le temps, on assiste au premier baiser, très belle scène également, et soudain le drame...la scène de sexe, la première fois d'Adèle, et là c'est le gros point noir pour moi. On assiste à 7 minutes de mauvais porno, étalant tous les chichés qu'un hétéro pourrait avoir en tête. Le kama sutra lesbien en une seule nuit, pour une première fois, Adèle plonge la tête la première (sans mauvais jeu de mot ou pas) s'en avoir l'air de tâter, de chercher, elle donne et elle reçoit pendant des heures, non je n'y crois pas, désolée, c'est dommage.

    Adèle rencontre les parents d'Emma, qui eux mangent des huitres alors que ceux d'Adèle se gavent de spaghettis bolo,c'est cliché, c'est gros mais c'est Kechice. Adèle exprime son souhait de devenir instit, les parents d'Adèle la soutienne, leur fille est heureuse c'est le principal et Adèle en est la cause, c'est l'acceptation.

    Emma rencontre les parents d'Adèle,Emma est là car elle aide Adèle pour ses cours de philo, mais les parents ne sont pas au courant de leur relation, ça n'empêche pas Emma et Adèle de coucher ensemble dans la chambre d'Emma, ce n'est pas discret mais ça s'arrete là.

    Quelques annés plus tard, Adèle vit avec Emma, elle est instit et on sent qu'elle est perdue dans l'univers d'Emma qui est entourée de gens cultivés, des artsites, des philosophes. Adèle n'est pas bête loin de là mais Emma ne cherche pas à l'intégrer. Seul Samir semble s'intéresser à elle, forcément elle apprécie cet intéret.

    Adèle n'a plus d'amis à part ses collègues, Emma se fait plus absente, elle entame une liaison avec Antoine un autre enseignant et un jour Emma les surprend. S'en suit une dispute violente à laquelle j'ai cru car je l'ai vécue, j'ai répété exactement les mêmes mots, mais si j'ai senti la détresse d'Adèle, je n'ai pas senti celle d'Emma, je n'ai senti que la colère. (la différence de jeu entre Adèle et Léa est fort visible durant cette scène).

    On voit alors Adèle s'effondrer, perdre gout à tout, devenir plus dure avec ses élèves, elle a mal et s'en veut. Elle revoit Emma quelques années plus tard, elle en a besoin, elles en ont besoin toutes les deux.
    Adèle tente le tout pour le tout, et dit à Emma qu'elle lui manque, elle lui dévore la main (littéralement) alors qu'elle sait qu'Emma est en couple et heureuse, Adèle cède mais se reprend (tout ça dans un café où personne n'a l'air de réagir lorsqu'on deux personnes sont à deux doigts de se satisfaire mutuellement, bien entendu), et Emma achève Adèle avec le célèbre "je garderai toujours pour toi une infinie tendresse"...

    Quelques mois plus tard, Adèle se retrouve au vernissage d'Emma, c'est Emma qui l'a invitée, elle se rend compte que c'est vraiment fini même si elle se retrouve toujours dans les dessins d'Emma. Lise la nouvelle compagne d'Adèle vient la saluer, et là Adèle se rend compte que ce n'est pas sa place, elle n'a aucune raison d'être là. Samir fait toujours parti de la bande et essaye de renouer contact mais il la quitte des yeux quelques secondes, Adèle est sortie, elle marche, il ne la voit pas.

     

    FIN

     

    J'ai remarqué une chose durant ce film, jamais elles ne se disent "je t'aime", ajouté à cela le fait que les scènes d'amour, non...de sexe étaient risibles, je crois que j'ai plutôt vu une histoire de passion mais pas une histoire d'amour.

    Adèle Exarchopoulos crève l'écran, elle est extraordinaire, elle vit chaque scène, nous transporte ailleurs. Je la remercie énormement car elle est l'âme de ce film.

    Une version longue, 3h40 devrait sortir sans doute en format dvd, j'espère qu'il y aura les scènes manquantes, car comme j'ai lu quelque part "on a vu la vie d'Adèle avant, après mais pas toujours pendant".

     

    Vos avis (10)

    • Minipoussin
        Nord-Pas-de-Calais  
      Difficile d'évaluer ce film ... car c'est un OVNI à la fois touchant, émouvant, énervant et bancal. Il y a des centaines de choses qui énervent, et pourtant on l'aime quand même.

      Trop de gros plans, des scènes de sexe ( trop ) et trop longues, la morve au nez sur laquelle on bloque alors qu'on devrait bloquer sur l'émotion du personnage, les gros clichés et les maladresses...

      Pour moi la principale erreur aura été de vouloir montrer comment les différences de classe séparent sans pour autant montrer une véritable union.

      Parce que l'union des corps et la passion physique ne suffisent pas seules à décrire une histoire même passionnelle, même très charnelle...parce que ces filles n'ont pas grand chose à se dire dès le départ. Elles se séparent mais quand ont elle vraiment été ensemble ? Uniquement dans le désir...

      La fameuse et pénible difficulté d'Adèle à assumer cette histoire homosexuelle est à la fois omniprésente et survolée...par choix acceptable du réalisateur mais dommageable pour certaines scènes coupées qui auraient été sans doute plus intéressantes qu'une énième scène d'ébats (j'attends de voir la version DVD qui sera sans doute rallongée ) .

      Et finalement, le sentiment que trois heures, c'était trop court pour raconter cette histoire... pas qu'il n'y ait pas de longueurs mais parce que les ellipses sont frustrantes, qu'on aurait aimé voir plus, en savoir plus...

      Oui , c'est un chef d'oeuvre...pas d'adoration mais un vrai moment de cinéma comme il y en a rarement.

    • woot
        Namur  
      Après avoir lu les nombreuses critiques négatives, je me suis enfin lancée dans le visionnage de ce film avec beaucoup d’appréhensions et au final, je dois dire que dans l’ensemble… j’ai aimé !

      J’ai beacoup aimé le personnage d’Adèle adolescente (subliment interprété par Adèle Exarchopoulos), sa confusion et son trouble quand elle tombe amoureuse. J’ai aimé la manière dont la relation entre Adèle et Emma est décrite : la passion physique des premiers temps, puis le quotidien et le détachement chacune restant finalement étrangère aux vraies passions de l’autre.

      Le thème principal de de la BD de ne pas pouvoir assumer son homosexualité n’est pas abordé de manière dramatique dans le film (et tant mieux) et le bleu, l’élément graphique principal des dessins est présent de manière discrète et n’a pas vraiment une grande importance.

      J’ai moins aimé l’interprétation de Léa Seydoux et j’ai détesté les gros plans spagettis bolos mangés bouches ouvertes – la morve dans les scènes de tristesse – les insultes dans la scène de rupture et les premières scènes de sexe voyeuses et sans romantisme sensées montrer la passion.
    • Lézarde fantôme
          
      J'ai trouvé le film trop long, trois heures pour en dire si peu, j'ai failli m'endormir.
      Tantôt dérangeant, tantôt émouvant, je reste partagée sur l'avis global. Par contre, une chose sur laquelle je ne doute pas, c'est l'excellente performance de la jeune actrice Adèle Exarchopoulos...
    • rachel
        Île-de-France  
      Un franc 9,5, ce qui est rare lorsqu'il faut noter les films. D'abord pour les actrices Adèle comme Emma sont excellentes, excellentes parce que j'y ai cru, leur maladresse au premier rendez-vous par exemple. Et surtout pour les scènes au lycée, on croirait que c'est un docu., Kechiche filme des choses simples, avec des angles de vue déroutants par exemple lorsqu'il filme Adèle en train de dormir.
      Pour les scènes de sexe : je partage ce que l'une de vous dit, ce ne sont pas des scènes d'amours classiques. Je pense pour ma part qu'Adèle et Emma sont énamourées, c'est de la passion, c'est déchirant, c'est dérangeant, elles se bouffent (sans mauvais jeu de mauvais) et Adèle à l'image de son appétit est peut-être celle des deux qui en veut toujours plus, celle qui engloutit tout au point de tout gâcher.
      Pour la remarque "je trouve que ça donne une mauvaise image de l'univers lesbien" : c'est un film, l'art n'est pas là pour être la bannière d'un univers X ou Y de toute façon, et c'est un couple bien particulier Adèle et Emma qui est représenté. Et je doute très fortement que toutes les lesbiennes sur cette terre fassent l'amour exactement de la même façon.
      Ps : Puis-je espérer un chapitre 3 ?
    • Lézarde fantôme
          
      Je rejoins Rachel dans son appréciation et sa critique.

      J'ai trouvé ce film magnifique. Les défauts cités sont tous savaments calculés et font partie intégrante de l'histoire.

      Pour moi, toute personne ayant vécu une histoire d'amour en étant passée exactement par les mêmes phases doit avoir été profondément touchée par ce film, du début où on a l'impression que l'autre est la seule personne sur terre faite pour nous, à la fin où on réalise qu'à côté de cet être que l'on pensait unique, il n'y a plus de place pour nous.

      L'histoire est dur, elle fait mal, parce qu'elle est extrêmement bien tournée et qu'il y a des temps prévus pour laisser une part d'introspection au spectateur.

      Quant aux scènes de sexe qui ont fait controverse, je ne les ai pas trouvées choquantes du tout. En dehors du fait que c'était la première fois d'adèle, on comprend très vite qu'elle est loin d'être une fille prude, à partir de là, pour moi, lorsqu'il y a une alchimie particulière entre deux personnes et qu'elles sont profondément en phase, les choses peuvent ressembler à ça en un rien de temps.
      Et j'en viens toujours à me demander à quoi ressemble la vie sexuelle de celles qui trouvent que cette scène expose des clichés hétérosexuels sur la vision de la sexualité entre femmes... Pour peu qu'il y ait du désir et de la passion et qu'on soit attentif à ne pas tomber dans l'habitude, je pense que deux femmes qui font l'amour peuvent tout à fait ressembler à ça...
    • Lézarde fantôme
          
      Adèle est juste génialissime.
      Sinon globalement je suis plutôt mitigée. J'ai aimé et pas aimé. Certaines scènes m'ont dérangées, d'autres m'ont ennuyées mais certaines m'ont bluffées !! Trop long, mais à conseiller.
    • Lézarde fantôme
          
      J'ai franchement été déçue de ce film!!!
      Nous avons été le voir au cinéma, un couple d'une trentaine d'année est même sorti à la moitié du film...
      J'avoue qu'à la dernière scène de cul, sans savoir dans combien d'interminables minutes elle allait terminer, nous avons failli également sortir de la salle...

      Le jeu des actrices n'est pas top, je trouve que rien ne se fait ressentir, c'est plat...
      Trop de scène de cul, on dirait vraiment des animaux, c'est vraiment l'amour lesbien vu par un homme et joué par une paire d'hétéro... Rien de sensuel!

      Si j'avais su, je n'aurais pas payé 10€ pour aller le voir.
      Mais si je l'avais regardé chez moi, je me serais très probablement endormie avant la moitié.
    • Lézarde fantôme
          
      Je vais être sèche!
      Téléfilm trop long avec des scènes de sexe pour passer au cinéma.
      Et en plus le mec se fait un kama sutra lesbien!
      Quant à la fin, entre la pub lamentable pour une chaîne de radio, alors que l'école se termine et qu'elle est en pleur; et à tourner autour du pot pour simplement arrêter le film (faute de pellicule? ) en queue de poisson!

      Carrément indigne! Alors que l'oeuvre en bande dessinée m'arrache des larmes presque à chaque page.

      Grmf. En mode teigneuse.
    • Lézarde fantôme
          
      L'art n'a pas forcément pour fonction de représenter le beau, il est autre chose. Les précédents commentaires montrent combien Kechiche a réussi un coup de maître : que l'on aime ou que l'on n'aime pas, on ne peut pas rester insensible! Et il me semble que ce soit l'essentiel : l'art doit pouvoir susciter l'émotion!

      Personnellement j'ai beaucoup aimé car j'ai été emmenée ailleurs et hors du temps durant 3 heures. Certaines scènes pourraient paraître trop longues pour certaines personnes, telles que la scène d'amour... Mais non, justement!

      Oui j'entends bien que cette scène dérange, dure un moment et peut être difficile à regarder... justement, elle a une fonction dramatique et symbolique très forte comme les plans rapprochés sur les pâtes bolognaises ou la morve d'Adèle!

      ...cela dit cette scène comme d'autres, ne peut que nous renvoyer à nous-mêmes, à nos pratiques, sentiments et émotions! En tout cas moi, ça m'a fait cet effet là, et c'est tant mieux! ;-)

      Et puis arrêtons de faire passer Kechiche pour un hétéro lubrique obsédé! Certes la scène est "intense" mais je ne vois pas non plus de clichés. Il s'agit de 2 jeunes femmes qui se trouvent enfin après une longue période d'attente, de recherches et de doutes...! Il n'y a pas de gode-ceinture par exemple qui est un cliché hétéro de gros lourd!

      Par contre, (et je risque de m'attirer les foudres de certaines!! Tant pis!) ce qui est lourd, c'est de vouloir que seules les lesbiennes puissent traiter des questions ou des thèmes touchant ou relevant de l'homosexualité féminine! Je trouve dérangeant de mettre en avant l'hétérosexualité du metteur en scène parce que le film ne plait pas... et si c'était l'inverse? une homo qui filmerait une scène entre hétéros? Accepteriez-vous qu'on indique que sa scène est nulle parce qu'elle est homo? Ben non..!

      J'en ajoute encore (aïe, aïe!) mais la pudibonderie excessive de certaines m'interroge... On doit pouvoir être en mesure de parler ou de traiter de tout : les tabous c'est jamais bon pour favoriser dans une certaine mesure la démocratie...

      Allez, allez! j'arrête, je vais en fâcher certaines...

      Finalement bien que j'ai aimé, je ne mets pas 10. Car ce qui est dommage pour moi et pour rejoindre d'autres commentaires, c'est que Kechiche n'ait pas su (voulu?) intégrer dans son film toute la dimension poétique présente au sein de la BD. Ce sont finalement 2 oeuvres que l'on doit presque totalement dissocier. Cela dit cette libre interprétation reste intéressante et mérite d'être vue si possible après la lecture de la BD.
    • Lézarde fantôme
          
      Bien joué et scénario bon même si évidement prévisible.Sympa comme film quand on ne connait pas les autres films lesbiens je trouve... En plus, il a été hyper médiatisé ce qui peut aidé certains homos à faire leur coming out.

Commentaires