Prison des Baumettes, Keny est une jeune détenue incarcérée depuis des années, réfractaire à toutes formes d'autorité, elle s'enfonce de plus en plus dans la délinquance. Lorsque Mélissa, un nouvel agent pénitentiaire est embauchée, il se pourrait que les choses évoluent. Cette rencontre changera leur vie à toutes deux à tout jamais.
Extraits :
"L’isolement porte bien son nom, la détenue Keny Roffhe tourne en rond dans cinq mètres carré, lorsqu’elle aperçoit les agents :
-Enfin, putain vous m’oubliez !! Je vais finir par pourrir ici !!
-C’est pas l’heure de ta sortie Keny !
Elle se met à hurler en claquant ses deux mains sur la porte:
-J’ai besoin de bouger, de prendre l’air moi !!!
-Oui c’est ça c’est en criant que tu vas obtenir quelque chose de positif, lui répond Céline.
-Alors donnez-moi quelque chose pour arrêter de penser !
Mélissa observe la détenue qui semble à peine sortie de l’adolescence et qui s’assoit sur le lit en se prenant la tête dans ses mains.
-Non tu n’auras rien.
-Mais putain ça fait un mois que je suis ici !! Vous allez me faire péter les plombs !
-Non c’est toi qui a tout fait pour finir ici, dois-je te le rappeler ?!
Le lendemain la jeune gardienne observe le retour de la fameuse Melle Roffhe qui aborde un sourire satisfait sur ses lèvres et s’avance d’une démarche assurée :
-I’m back les meufs ! Comment ça fait du bien d’être ici et du voir du monde !
Les autres détenues semblent plutôt contentes de la revoir, puis elle s’approche tout en restant à une distance respectable et se plante debout devant elle. Elle l’observe de haut en bas avec un petit sourire, s’arrêtant sur une partie du tatouage qui dépasse du col de sa chemise d’uniforme, ses locks blondes et fines, il est vrai qu’elle n’a pas du tout le look de la gardienne habituel mais elle a l’habitude des regards insistants de la part des détenus.
-Du beau monde en plus ! Si c’est toi qui m’accompagne à la douche ça finira d’égayer ma journée.
Mélissa répond impassible, son regard vert glacé :
-Allez-vous installez dans votre cellule Melle Roffhe.
Keny esquisse un sourire charmeur tout en ne la quittant pas du regard :
-Oui chef.
Mélissa se tourne pour se diriger vers le point de contrôle et sent le regard de la détenue qui la suit. Elle demande à sa collègue :
-Qu’est ce qui est arrivé à Melle Roffhe, elle n’avait pas la main plâtrée hier ?
-Attends-je vérifie.
(…)
Elle s’est cassé la main en tapant dans le mur.
Mélissa retourne vers la cellule et observe la jeune femme qui galère pour défaire ses affaires.
-Ca va Melle Roffhe ? Voulez-vous un coup de main ?
-Non merci j’ai besoin de l’aide de personne et surtout pas d’un uniforme !
-Qu’est-ce qui vous est arrivé ? poursuit-elle en désignant sa main blessée.
-Ce qui arrive à tous ceux qui sont enfermés seuls pendant des jours et des jours en ne voyant la lumière du soleil qu’une demi-heure. Lorsque la douleur psychologique est trop forte, la douleur physique devient presque apaisante.
La jeune gardienne est surprise par ce discours intelligent et réfléchi, ce vocabulaire riche, loin de tout ce qu’elle a entendu dire de la détenue et de son parcours dans la rue. Mais impassible elle détourne les talons et rejoint son poste."
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