"Avez-vous des grains de beauté ? Des cheveux blancs que vous teignez ? Pratiquez-vous un sport ? Prenez-vous des coups de soleil ? Faites-vous l'amour la veille ou le matin de nos séances ? En gardez-vous une trace ? Est-ce que je suis jalouse ? Avez-vous eu des relations sexuelles avec une autre femme ? Avez-vous peur de la nuit ? De l'amour ? Comment se prénomment vos enfants ? Êtes-vous une mère douce ? Combien de baisers par jour ? Quels sont vos mots sur moi ? Quel est mon dossier ? Me trouvez-vous jolie ? Intelligente ? Perdue ? Avez-vous fixé ma voix sur une bande magnétique ? Dois-je vous avouer qu'il m'arrive de rêver de vous ?" Dans un style ample et fluide, Nina Bouraoui restitue cette parole propre à la thérapie, cet abandon qui reste tenu, contrôlé, dans une frénésie de vitesse, et révèle la géographie intime, physique et amoureuse d'une "déracinée". Un "roman-confession" d'une grande maîtrise.
Nina Bouraoui était l'invitée de l'émission Boomerang du 13 décembre sur France Inter, pour la sortie de son dénier livre “Tous les hommes désirent naturellement savoir”.
https://www.franceinter.fr/emissions/boomerang/boomerang-13-decembre-2018
Quelques citations de l'écrivaine :
"Mes livres sont des oursins que l'on tient dans ses mains".
"Grandir dans la marge, cela vous apprend l'école de la violence. J'étais violente contre moi-même dans ma jeunesse, puis l'écriture m'a sauvée".
"La honte m'a accompagnée durant de nombreuses années. J'ai fait l'expérience de mon propre dégoût, de mon propre rejet et de ma propre homophobie".
"Je ne crois pas aux livres-médicaments. L'écriture n'est pas une thérapie. En revanche, elle a une mission qui est de réparer les autres".
"Je crois que nous ne connaissons pas ceux qui nous ont donné la vie, autant les réinventer".
J'ai écouté l'émission Boomerang du 13 décembre sur France Inter dans laquelle Nina Bouraoui était l'invitée. Elle parle magnifiquement bien de son amour pour l'écriture et pour les femmes. Je ne connaissais pas cette écrivaine et depuis que je l'ai entendue, j'ai une grande envie de découvrir son oeuvre.
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